Terezin plage

Ce roman de Morten Brask  s’ouvre sur un rêve, celui qui berce un jeune médecin danois Daniel Faigel dans un train à destination de Terezin. Sur le sable de cette plage auquel il rêve, se sont gravés les meilleurs souvenirs de  son enfance. Rien ne pouvait le préparer à l’enfer auquel il va être confronté dans ce train, où la promiscuité, la puanteur, la peur et la faim fragilisent  les êtres qui y sont entassés,  au point que certains ne survivront pas à ce voyage de plusieurs jours.

Arrivé à Terezin, Daniel est immédiatement affecté à l’hôpital Hohen.Olben Il ne lui faudra pas longtemps pour saisir les privilèges que son poste va lui apporter. Mieux nourri, il sait qu’il pourra plus facilement résister aux conditions de vie du camp. Comment soigner dans de telles conditions des malades souffrant de dysenterie, de tuberculose ou simplement de multiples plaies quand tout manque : absence de nourriture digne de ce nom, absence d’hygiène et absence de médicaments. Il lui faudra bien souvent choisir parmi ses malades  entre ceux dont il estime qu’ils ont une chance de s’en sortir et ceux qui sont condamnés d’avance et qui seront sélectionnes pour le prochain convoi en partance pour une destination dont chacun devine l’issue.
Morten Brask ne dépeint pas seulement la vie des juifs à l’intérieur de la ville fortifiée de Terezin, il  intercale  une autre  narration, celle qui ramène Daniel Faigel au Danemark, pays de son enfance entre la figure austère d’un père, juge de son métier qui aurait souhaité que son fils embrasse la même carrière de juriste, et une mère dont on nous laisse présager que la fragilité  psychologique ait pu être à l’origine de sa vocation. La force d’un délire c’est qu’il entraine celui qui le vit sans que bien souvent l’entourage puisse le retenir.

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Extrait :

 » La maison est pleine de gens. Apparemment quelqu’un a organisé un petit concert, car à travers les fenêtres du premier étage, je vois le violoniste debout et un public assis autour de lui. Je reste là et j’écoute. D’autres personnes viennent me rejoindre pour écouter le violoniste. Quand il lève  son archet et que la dernière note s’évanouit le silence est total. Personne n’applaudit. Tout le monde attend un  ouveau morceau. Une femme d’une soixantaine d’années qui était assise derrière le violoniste, se met debout , se met debout à côté de lui. Le violoniste pose à nouveau son archet sur les cordes et entame un morceau son archet sur les cordes et entame un morceau lent et triste. La femme a une voix grave. Un homme à côté de moi se penche et me dit à l’oreille en désignant la femme d’un geste du menton :

– C’est la plus grande.Quand elle était jeune, elle chantait pour l’empereur .
-Qu’est-ce qu’elle interprète?

 Une pièce de Gustav Mahler. Kindertotenlieder, les chants sur la mort des enfants.

La voix grave de la cantatrice fait exploser la petite pièce, traverse murs et boiseries, envahit toute la maison, s’échappe dans Seestrasse et se répand dans le ghetto tout entier.

Oft denk’ ich sie sind nur ausgegangen !

Bald werden sie wieder nach Hause gelangen !

Der Tag ist shcön, o sei nicht bang !

Sie machen nur einen weitern Gang !

Souvent, je me dis qu’ils sont juste sortis!

 Qu’ils vont bientôt rentrer à la maison !

Il fait beau, Ne t’en fais pas !

Ils font juste un grand tour !

                                                   

Conversation avec une survivante de la Shoah :

Une leçon de vie et d’amour de la musique : Alice Herz Sommer a aujourd’hui 108 ans et joue toujours plus de deux heures de piano par jour.  Survivante  de la shoah, elle nous explique la philosophie qui lui a permis de traverser les terribles épreuves de sa vie…